Corrigé :2009: La révolution industrielle et ses conséquences

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Introduction

La Révolution Industrielle a eu d’énormes conséquences économiques, sociales, culturelles et politiques en Europe au XIX siècle.

Ainsi, même si la croissance économique apporte de multiples avantages, elle provoque aussi beaucoup de tensions sociales, que chaque classe essaye de gérer à son profit.

 

Développement

L’essor économique du XIX siècle transforme les structures sociales. Propriétaire des moyens de production industrielle et d’échange, la bourgeoisie remplace l’ancienne aristocratie comme classe dominante. L’exode rural alimente la classe ouvrière qui prend un grand essor.

Entre ces deux groupes sociaux, les tensions sont vives. La bourgeoisie bénéficie de certains atouts comme une ascension par le profit.

Par exemple, les activités de charge des monnaies ou les prêts lucratifs aux princes et aux puissants toujours désargentés ont permis l’émergence d’orgueilleuses lignées de banquiers.

Elle bénéficie aussi de l’ascension par le savoir – faire, car la compétence jointe à l’esprit d’entreprise, peut permettre de s’élever socialement.

Enfin l’ascension par le savoir : l’instruction secondaire et supérieure sont un quasi – monopole de la bourgeoisie. De plus la bourgeoisie cumule la richesse et le pouvoir.

Cependant, elle a des points faibles. Elle est souvent fragilisée par les fluctuations et crises économiques qui caractérisent le capitalisme. Elle a des mœurs austères. Les enfants sont élevés dans l’égoïsme. Pour les filles le mariage est une étape de l’existence où le sentiment est jugé accessoire par rapport au souci des alliances et au renforcement des patrimoines.

Si la bourgeoisie est le propriétaire des moyens de production, le prolétariat (classe des ouvriers) en est l’utilisateur.

Leur 1er atout est leur nombre et la croissance rapide des effectifs ouvriers est une des caractéristiques essentiels de la société industrielle du XIX siècle. En effet les femmes y constituent une minorité importante et le nombre d’enfants et d’adolescents n’est pas négligeable.

Avec l’essor de la grande industrie, certains d’entre eux sont devenus des ouvriers qualifiés spécialisés indispensables dans la manipulation des machines.

Cependant ils n’ont aucune conscience de groupe et vivent dans la misère, dans des taudis. Leurs salaires sont misérables et les femmes ont des salaires inférieurs de 30 à 60% à ceux des hommes. De plus la mise au chômage se fait sans préavis ni indemnités avec des journées de travail de 15 à 16 heures et il n’y a ni jour férié, ni congé, ni indemnité de retraite, d’accident ou de maladie...

Un certain nombre d’opportunités sont cependant offertes aux bourgeois comme aux ouvriers dans le cadre de leurs luttes socio-politiques.

Partout la monarchie est de plus en plus remplacée par la démocratie libérale dans laquelle la bourgeoisie joue un rôle prépondérant. Dans la pensée bourgeoise il s’agit du « gouvernement des meilleurs » (les plus riches et talentueux et non les plus nobles).

Cependant les conditions désastreuses des couches populaires témoignent de l’insuffisance de la démocratie libérale bourgeoise ; source de vives contestations. En effet pendant longtemps, les bourgeois ont refusé d’envisager le problème ouvrier. Certains, étaient cependant, animés d’un sentiment de justice sociale et d’un esprit chrétien qui commandaient une autre attitude.

Aussi les combats incessants des socialistes, des syndicalistes et des intellectuels ont donné naissance vers la fin du XIX siècle à une prise de conscience des hommes politiques et du patronat de la nécessaire amélioration des conditions de vie et de travail des ouvriers.

Différentes publications répandent des idées sociales (Léon Bourgeois : « Essai d’une philosophie de la solidarité »). Les œuvres d’entraide se multiplient (l’ armée du salut en 1878). Certains hommes d’État comprennent le besoin d’une évolution afin d’éviter la révolution. Disraéli en Angleterre soutient qu’ « un homme d’État a le devoir d’effectuer par des moyens pacifiques et conventionnels tout ce que ferait une révolution par des moyens violents ».

Ainsi pour mieux lutter contre les doctrines sociales, certains États, sous les recommandations du Pape Léon XIII, se font socialistes en nationalisant les grands services d’intérêt public (chemin de fer...), en réglementant le travail (durée de la journée de travail, repos hebdomadaire...) et les salaires (SMIG), en mettant au point une législation sociale nouvelle (assurances maladie, accident, vieillesse...)

C’est ce qui a fait dire un penseur du XIX siècle que « le seul bénéficiaire de la révolution industrielle est en tout point de vue le prolétariat ».

D’ailleurs ces mesures à l’échelle nationale ont donné naissance à une législation internationale du travail en 1901 par l’Office International du Travail (O.I.T).

 

Conclusion

La Révolution Industrielle du XIX siècle a donné naissance à deux classes antagonistes qui ont lutté à mort : la bourgeoisie et le prolétariat.

Les bourgeois détenant le pouvoir économique ont tout fait pour contrôler le pouvoir politique.

Mais l’apparition des partis socialistes à la fin du siècle commencera à poser la question de la transformation de la démocratie libérale en démocratie socialiste pour diminuer l’inégalité économique entre bourgeoisie et prolétariat.

 

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