2001 corrigé : Le réveil à Ségou |
corrigéLe réveil à Ségou C’était le matin, Le soleil tardait à répondre à l’appel des premiers coups de pilon des femmes et somnolait encore à l’autre bout du ciel. Les cases grelottaient serrées les unes contre les autres. Mais déjà la volaille caquetait, les moutons bêlaient ; et, de sous les auvents des cuisines en plein air la fumée s’élevait en tourbillons blanchâtres. Les femmes esclaves commençaient à préparer la bouillie du matin tandis que les hommes se dirigeaient vers les cases d’eau,affûtaient leurs dabas contre des pierres et se préparaient à partir vers les champs. L’ urubu considéra avec curiosité cette animation, tellement différente de celle des fazendas où, bien avant le jour, les chars à bœufs, précédés du gémissement déchirant de leurs essieux, montaient vers le moulin à sucre, chargés d’hommes en guenilles. Là-bas, le travail de la terre était dégradation. Ici les hommes ne demandaient à la terre que les produits nécessaires à la vie. Le paysage aussi était différent. Là-bas, somptueux et baroque comme une de ces cathédrales que les Portugais édifiaient pour adorer leurs dieux. Ici, dénudé, l’herbe souvent rase comme le pelage d’un animal, et pourtant harmonieux. Maryse Condé, « Ségou » - « Les murailles de terre. »
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