1997 corrigé : Paix |
corrigéPaix Jamais les triomphes les plus éclatants ne peuvent dédommager une nation de la perte d’une multitude de ses membres que la guerre sacrifie. Ses victoires même lui font des plaies profondes que la paix seule peut guérir. Si la raison gouvernait les hommes, si elle avait sur les chefs de nations l’empire qui lui est dû, on ne les verrait point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre. Ils ne marqueraient point cet acharnement qui caractérise les bêtes féroces. Attentifs à conserver une tranquillité de qui dépend leur bonheur, ils ne saisiraient point toutes les occasions de troubler celle des autres. Satisfaits des biens que la nature a distribués à tous ses enfants, ils ne regarderaient point avec envie ceux qu’elle a accordés à d’autres peuples ; les souverains sentiraient que des conquêtes payées du sang de leurs sujets ne valaient jamais le prix qu’elles ont coûté. Mais, par une fatalité déplorable, les nations vivent entre elles dans une défiance réciproque ; perpétuellement occupées à repousser les entreprises injustes des autres ou à en former elles-mêmes, les prétextes les plus frivoles leur mettent les armes à la main. Et l’on croirait qu’elles ont une volonté permanente de se priver des avantages que la Providence ou l’industrie leur ont procurés. Les passions aveugles des princes les portent à étendre les bornes de leurs Etats ; ils ne cherchent qu’à grossir le nombre des hommes qu’ils rendent malheureux. Ils s’aperçoivent toujours trop tard que le sang du citoyen s’est mêlé à celui de l’ennemi. Diderot
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