1994 corrigé : La chasse aux libellules

corrigé

La chasse aux libellules.

Je connais toutes les libellules qui hantent les après-midi ensoleillés de l’habitation : Les grosses, rouges comme desgroseilles, ou marron clair, avec de belles ailes transparentes et droites, bien faites pour être pincées délicatement entre deux doigts. Les plus petites, brunes, aux ailes courtes, jaunâtres, ou traversées d’une raie noire, nerveuses celles-là,sensibles à l’approche de nos mains, farouches. !

Enfin, plus aristocratiques, plus rares, les aiguilles" si ténues et si légères qu’on distingue à peine la petite boule d’or fin qui en forme la tête et la gaze pervenche qui soutient leur vol. Nous savons que les grosses sont faciles à saisir et qu’il suffit de les laisser se poser et d’attendre qu’elles aient faiblement rabattu leurs ailes.

Facile pour moi, qui sais marcher sur la pointe des pieds, sans faire de faux pas, et qui possède l’art d’étouffer en marchant le crissement des feuilles sèches. Moi qui sais juger infailliblement à quelle distance et à quel moment il faut s’arrêter, allonger la main et tendre tout le corps en souplesse, pour refermer le pouce et l’index sur les ailes de la bestiole au repos. Facile pour moi, qui sais, sur une branche bien garnie, saisir une libellule de chaque main, presque en même temps.

Quoi qu’il en soit, celles-là sont les premières que les novices réussissent à tenir. Tandis qu’il faut un doigté et une belle expérience pour les ailes courtes qui, nerveuses, méfiantes, restent toujours relevées, prêtes à s’envoler au moindre bruissement, à l’approche la plus cauteleuse. On réussit quand même parfois.

Joseph Zobel, « La Rue Case-Nègre »

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difficultés

  • Libellules : nom d’insecte carnivore des marécages (féminin)
  • hantent : du verbe hanter qui veut dire fréquenter ce lieu de façon habituelle.
  • après-midi : on peut tolérer le « s » à midi et le genre masculin ou féminin indifféremment.
  • ensoleillés : « és » ou « ées » de ce participe passé peut être toléré.
  • groseilles : petit fruit rond,acide à pépin des régions tempérées.
  • rouges : les adjectifs de couleur s’accordent comme les adjectifs qualificatifs, au pluriel ici avec les libellules.
  • marron clair : ici l’adjectif de couleur « marron » ne s’accordera pas car la couleur pour qualifier la libellule est empruntée à un nom de fruit au masculin.
  • pincées : s’accorde au féminin pluriel avec des ailes
  • jaunâtres : couleur qui tire sur le jaune (péjoratir), attention à l’accent circonflexe sur le second « a ».
  • traversées : participe épithète s’accorde toujours au féminin pluriel en parlant des ailes.
  • raie : trait ou bande marquée.
  • sensibles et farouches : ce sont les ailes qui sont sensibles et farouches (adjectifs épithètes éloignés au pluriel)
  • aristocratiques.. rares : adjectifs apposés s’accordent avec aiguilles au pluriel.
  • aiguilles : autres genres de libellules dont la spécificité est leur appendice ou dard est pointu
  • ténues : adjectif qualificatif (fém., plu.) se rapporte à « aiguilles » a le sens de très mince, très fin.
  • gaze : nom féminin, les ailes sont comparées à une légère étoffe transparente de laine, de soie ou de coton.
  • pervenche : allusion à la couleur bleu violacé
  • soutient : du verbe soutenir du 2e groupe au présent de l’indicatif, attention à la terminaison « t ».
  • vol : ici un nom lié à ces aiguilles qui volent dans les airs.
  • aient.. rabattu : le verbe rabattre est au subjonctif passé qu’impose l

sais et possède : les verbes savoir et posséder au présent ont comme sujet commun « moi » correspondant à la 1repersonne du singulier.

  • crissement : bruit sec produit par ce qui crisse.
  • quelle – quel : ces deux adjectifs indéfinis s’accordent au singulier avec les mots auxquels ils se rapportent « distance (fém.) et moment (masc.).
  • s’arrêter, allonger et tendre : trois verbes à l’infinitif : deux verbes qui se suivent le second se met à l’infinitif ; (il faut…allonger, il faut tendre)
  • Quoi qu’ : pronom relatif composé en deux mots suivi du verbe être au subjonctif présent.
  • celles-là : pronom démonstratifs se référant aux aiguilles
  • doigté : fine habileté et adresse pour tenir les ailes de ces insectes.
  • relevées : participe passé attribut s’accorde avec « ailes »
  • cauteleuse : adjectif qualificatif se rapportant au nom « approche » et qui signifie une approche rusée, qui veut prendre à l’improviste.


 

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